Passé à venir

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La confrontation arriva aussi soudainement qu’un éclair. Pourtant, il eut une chance de bâtir un monde propice à la marche vers la félicité, cet épanouissement intérieur partagé qui accomplit un peuple déterminé. Mais le pays à qui l’on donna de repartir à zéro eut la manie de l’injustice pour se relancer. Aussi préféra-t-il transiter par le discriminatif.

D’abord, il eut cette prime spéciale dite de libération accordée aux acteurs principaux du changement de cycle pour avoir semble-t-il risqué la vie. Ceux qui voulaient rejoindre les rangs de ces acteurs, même recalés, purent être repêchés à condition d’appartenir à une certaine communauté linguistique sans se soucier du ressentiment général. Il eut les acteurs principaux de la fin de cycle et puis ceux qu’ils appelèrent les nazes.

Ensuite, il eut ce couvre feu devenu diurne. On ne comprit pas pourquoi pour légitimer leur pouvoir, les acteurs acceptèrent-ils un programme expérimental visant à inoculer au peuple une intelligence artificielle. Ce qui devait arriver arriva : les acteurs devinrent oppresseurs… N’hésitant pas à rappeler à qui voulut l’entendre ou l’eut oublié, qu’ils étaient les libérateurs.

L’utopie irisa en dystopie.

A fuir le naturel, il revient au galop dit-on. Surtout ce fait de tirer sur le peuple ou de le séquestrer lorsque ce dernier revendique son droit ou son choix.

Enfin, comme un foudroiement dans la nuit, un schisme déchira les acteurs dans une confrontation larvée pour la raison des mêmes causes qui produisent les mêmes effets. Le passé se fit présent.

A nouveau, on fut au carrefour, au g’amèrakano.

Dans la rue, les acteurs se tirèrent dessus. Surtout aux voisinages du bord de mer. Parmi eux, certains se firent appeler libérateurs, leur acte, un coup de libération comme si l’on fut suspendu à un machiavélique retour du même, à un martial bégaiement du temps, à une désagréable continuité de ce que l’on crut avoir renversé.

***

Ce texte de Brice Levy Koumba Lamby est une allégorie politique qui dépeint un cycle de pouvoir au Gabon, marqué par l’échec des promesses de changement et le retour des mêmes schémas oppressifs. Voici une interprétation détaillée :

Décryptage des symboles et des thèmes :

  • La « confrontation » et l’éclair :

  • Cela représente un changement brusque et soudain de pouvoir, potentiellement un coup d’État ou une transition politique.

  • « Bâtir un monde propice à la marche vers la félicité » :

  • Cela évoque les espoirs de changement positif et de progrès après la fin d’un régime.

  • « Le pays à qui l’on donna de repartir à zéro » :

  • Il s’agit du Gabon, ayant eu l’opportunité de se reconstruire.

  • « La manie de l’injustice » et « le discriminatif » :

  • Ces termes dénoncent les pratiques discriminatoires et injustes du nouveau pouvoir, notamment le favoritisme envers certaines communautés.

  • « Prime spéciale dite de libération » :

  • Cela critique les privilèges accordés aux acteurs du changement, souvent basés sur des critères opaques et injustes.

  • « Les acteurs principaux de la fin de cycle » et « les nazes » :

  • Cette distinction souligne la division de la société entre les anciens et les nouveaux privilégiés, et ceux qui sont marginalisés.

  • « Couvre feu devenu diurne » et « intelligence artificielle » :

  • Ces éléments symbolisent la surveillance et le contrôle accrus de la population, ainsi que les tentatives de manipulation et d’oppression.

  • « L’utopie irisa en dystopie » :

  • Cette phrase résume l’échec des espoirs de changement, la transition d’une promesse de bonheur à une réalité oppressive.

  • « A fuir le naturel, il revient au galop » :

  • Ce proverbe souligne le retour inévitable des schémas oppressifs lorsque les fondements de la justice et de la liberté sont ignorés.

  • « Schisme » et « confrontation larvée » :

  • Ces termes décrivent les luttes internes au sein du pouvoir, les conflits pour le contrôle et les privilèges.

  • « Coup de libération » et « martial bégaiement du temps » :

  • Ces expressions dénoncent la répétition des mêmes erreurs, le retour des mêmes pratiques autoritaires sous un nouveau masque.

  • « G’amèrakano » :

  • Ce mot, utilisé dans le contexte, représente un carrefour, un point de décision, ou une période d’incertitude dans la vie politique du pays.

Interprétation générale :

L’allégorie de Brice Levy Koumba Lamby met en lumière un cycle de pouvoir vicié au Gabon, où les promesses de changement sont trahies par la corruption, le favoritisme et l’oppression. Le texte dénonce la répétition des mêmes erreurs, le retour des mêmes schémas autoritaires, et l’échec des espoirs de démocratie et de justice. L’auteur exprime un profond pessimisme quant à l’avenir du pays, soulignant le risque d’un retour à un passé sombre et oppressif.

 

 

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