L’essai pamphlétaire

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Avenir incertain

Devant le spectacle affligeant d’un peuple « malmené» par des dirigeants qui devraient être ses serviteurs, Koumba Lamby dénonce avec force un chef d’État dont l’unique obsession, la seule ligne de conduite, est de s’accrocher au pouvoir, par tous les moyens, même les plus abjects. L’auteur, lucide, perçoit l’abîme qui sépare le gouvernement gabonais, impénétrable et opaque comme la mécanique quantique, et les aspirations légitimes de son peuple, deux entités aussi éloignées que des « droites parallèles » qui jamais ne se rencontreront.

Cet essai explosif explore des vérités essentielles, des accusations cinglantes :

  • Nature du pouvoir et rôle du président : Koumba Lamby nous rappelle une évidence trop souvent oubliée : un président est un « sujet du peuple » ! Il est mandaté pour guider ce peuple, non pour le tyranniser, et son devoir sacré est de garantir ses droits, ses libertés, et son bonheur. L’auteur fustige la confiscation éhontée du pouvoir et le verrouillage de toute alternance politique, cette parodie de démocratie.

  • Crise de confiance dans les institutions : La question fuse, brûlante : peut-on encore accorder la moindre confiance à cette Cour constitutionnelle ? N’est-elle pas devenue l’instrument docile d’une « trahison de la constitution » ? La justice, pilier de toute nation, est-elle encore debout au Gabon ?

  • Violence d’État et logique du contrat social : L’interrogation est glaçante : à quoi rime un État qui massacre son propre peuple ? N’est-ce pas là un reniement monstrueux de sa raison d’être, qui est de protéger ses citoyens et de garantir leur épanouissement, selon les termes sacrés du « contrat social » ? Le Gabon est-il encore un État de droit, ou une jungle où règne la loi du plus fort ?

  • Causes profondes des maux sociaux : L’essai met le doigt sur les plaies béantes de la société gabonaise : l’ignorance, la pauvreté, la concentration obscène du pouvoir… Ces fléaux engendrent des horreurs, comme les « crimes rituels », dont la dimension culturelle, trop souvent ignorée, est pourtant essentielle. Koumba Lamby dénonce avec virulence la réponse des autorités, réduite à une répression aveugle et superficielle, incapable de s’attaquer aux racines du mal.

  • Crise post-électorale et délinquance juvénile : Le lien est implacable : la crise post-électorale d’août 2016, plaie ouverte dans le corps social gabonais, a engendré une « crise existentielle généralisée », dont la délinquance juvénile n’est que le symptôme le plus visible. Le désespoir gangrène la jeunesse gabonaise, sacrifiée sur l’autel de l’ambition d’un seul homme.

  • Rôle de l’armée et défense civile : Question cruciale, explosive : quel est le rôle de l’armée lorsque celle-ci est perçue comme une force d’occupation, un ennemi par son propre peuple ? Koumba Lamby lance un appel vibrant à une armée solidaire de la nation, refusant les ordres injustes et sanglants. Face à la faillite des institutions, il évoque la « défense civile », ultime recours d’un peuple acculé.

  • Résistance civile et désobéissance : L’essai décrypte la lente et inexorable montée de la résistance civile, faite de soubresauts et de silences trompeurs. Il souligne l’urgence de la « désobéissance civile », de la « rupture de collaboration » avec un système oppressif à bout de souffle. L’ « opposition morale, artistique et littéraire » est érigée en arme essentielle, pour éveiller les consciences et nourrir la flamme de la résistance.

  • Identité gabonaise et intérêt national : Koumba Lamby redéfinit l’« identité » gabonaise, la ramenant à son essence : la «raison d’être du peuple gabonais ». Il la résume en un cri de ralliement : « Gabon d’abord » ! L’intérêt supérieur de la nation doit primer sur les ambitions personnelles et les clans corrompus.

  • Engagement des écrivains : L’appel est lancé aux intellectuels, aux écrivains : qu’ils prennent les armes de la plume et rejoignent le « front littéraire » ! Leur rôle est crucial pour éclairer, mobiliser, et nourrir la résistance.

Avenir incertain dont le pire je fuis, ce pamphlet est bien plus qu’un essai : c’est un appel à l’insurrection des consciences, un cri d’alarme pour un Gabon enfin digne, fondé sur la justice, la dignité humaine et l’épanouissement de tous, loin du « désastre qui nous guette si nous restons les bras croisés. »

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