Kouna : Tu es écrivain ?
Écrivain : Oui.
Kouna : D’où viens-tu ?
Écrivain : J’appartiens à la République des lettres.
Kouna : C’est quoi, la République des lettres ?
Écrivain : Quand tu entends parler de liberté ou de libération, c’est la valeur principale de cette République.
Kouna : Mais quand on décore les autres, pourquoi ne vous voit-on pas ? Les autres ont failli perdre leur vie, verser leur sang, ils ont libéré le pays. De vrais hommes de la liberté, de vrais libérateurs.
Écrivain : C’est vrai que l’écrivain ne se bat pas pour le pays, il se bat pour la République.
Kouna : On ne sait même pas ce que vous écrivez, ni même qui vous êtes, et vous voulez prétendre être des libérateurs.
Écrivain : J’ai dit que nous avons pour valeur la liberté. Tu as peut-être une autre idée en tête. L’écrivain, c’est celui qui est pour la liberté.
Kouna : Je ne te saisis pas. En tout cas… Heureusement que vous n’êtes pas importants dans ce pays-là.
Écrivain : La République des lettres est une nation sans frontières, où les mots sont nos armes et la liberté notre étendard. Nous écrivons pour éveiller les consciences, pour défier les tyrans et pour inspirer les générations futures. Notre combat est silencieux mais puissant, car les idées peuvent changer le monde.
Kouna : Moi je suis dans le concret… Pas vos trucs du virtuel. Vous ne servez strictement à rien. Tu as vu mes médailles…
Écrivain : Jolies en effet.
Kouna : Tout à fait.