Pour celui qui aspire à devenir un grand critique, je dirais : Empruntez des chemins moins fréquentés grâce à des lectures qui élargissent l’esprit. Une connaissance approfondie de la théorie littéraire, de l’analyse des textes et des divers courants critiques – tels que la philologie, l’histoire littéraire, la sociologie textuelle, la phénoménologie, la psychanalyse, la thématique, le formalisme, le structuralisme (sémiotique, sémiologie, syntaxique, sémantique, pragmatique, narratologie), la réception, le déconstructivisme, le constructivisme, l’herméneutique – est également essentielle. De nos jours, la littérature numérique (hypertexte, interactivité, immersion, hypermédias, présence-absence, affordance…) joue un rôle important.
La critique est une quête de sens dans le texte, qui comporte quatre pôles : l’auteur, le contexte, le texte et le lecteur. Elle est l’application de la théorie littéraire, l’épistémologie du texte. Son débat principal porte sur la présence ou l’absence de sens dans le texte, l’immanentisme ou le contextualisme.
L’énoncé critique se compose de trois parties : informative, narrative et argumentative. La partie informative fournit des informations sur les textes. La partie narrative expose la structure du texte, les linéaments du récit. La partie argumentative, c’est-à-dire la critique proprement dite, est ce que le texte suscite en nous comme réflexion et les arguments que nous déployons pour la rendre manifeste, notre réaction au texte… La partie créative, ou le métatexte, ou encore le métalangage, le langage sur le langage, le discours sur le discours. Le texte du texte. En fin de compte, la critique est le texte second né de l’explicitation d’un texte premier.
Critiquer, c’est donc répondre à la question du quoi dans le texte et ses implications pour répondre à la question générale du quand de la littérature ou du qu’est-ce que la littérature. Car écrire, c’est toujours déjà répondre à cette question, en donner la représentation. Ensuite viennent les questions secondaires : que dit le texte sur son contexte, sur son époque, sur son auteur, sur son ipséité, sur son lecteur. Et enfin, que communique-t-il ? Car en réalité, un texte est toujours déjà un message. Un point de vue, une observation, une représentation, une vision du monde visant à faire communauté.
Le voyage à travers la critique littéraire peut être envisagé comme un processus en plusieurs étapes :
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L’immersion : Cette première étape consiste à se plonger dans le texte, à le lire attentivement et à absorber autant d’informations que possible. C’est une phase d’observation et de collecte de données.
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L’analyse : Une fois que vous avez une compréhension de base du texte, vous commencez à l’analyser plus en profondeur. Vous examinez les thèmes, les personnages, le style d’écriture, la structure narrative, et d’autres éléments clés. Vous pouvez également commencer à appliquer différentes théories critiques pour aider à éclairer votre compréhension du texte.
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L’interprétation : Après avoir analysé le texte, vous commencez à interpréter ce que vous avez découvert. Vous formulez des idées sur ce que l’auteur essaie de dire, sur les thèmes et les messages du texte, et sur la façon dont ces éléments s’articulent pour créer un sens plus profond.
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La critique : Cette étape consiste à formuler votre propre opinion sur le texte. Vous évaluez sa qualité, son impact, sa pertinence, et vous formulez des arguments pour soutenir votre point de vue. C’est également à ce stade que vous pouvez commencer à rédiger votre critique.
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La réflexion : Enfin, après avoir formulé votre critique, vous prenez du recul et réfléchissez à votre expérience. Vous considérez ce que vous avez appris, comment cela a affecté votre compréhension de la littérature, et comment cela pourrait influencer vos futures lectures et critiques.
Chaque étape de ce voyage offre des opportunités uniques d’apprentissage et de croissance, et ensemble, elles forment un processus enrichissant qui peut approfondir votre appréciation de la littérature.