Un homme se rend à Franceville pour rejoindre sa famille. Il se souvient de sa tendre séparation avec sa femme et ses filles, et de l’amour profond qu’ils partagent. Cependant, alors que l’avion décolle, il est secoué par des vibrations étranges et finit par s’écraser en mer près de Libreville. Malgré les efforts des pêcheurs nigérians pour sauver les passagers, la gendarmerie nationale suspend l’opération de sauvetage. L’homme et les autres passagers sont laissés dans l’avion, criant désespérément pour être sauvés. Pendant ce temps, le président de la République et son gouvernement arrivent, mais ne font rien pour aider. L’homme, désespéré, implore le président d’agir, mais en vain.
Extrait :
D’après ce que disent les reporters, c’est le vol à destination de Franceville. C’est le vol dans lequel a embarqué mon époux. Mon Dieu ! Sur le bord de mer, il y a une foule importante. Personne ne fait rien. Les journalistes disent que les gendarmes ont reçu l’ordre d’empêcher toute opération de secours. C’est à dormir debout. La situation me dépasse. Il y a un cortège qui vient d’arriver. C’est le président de la République et les membres du gouvernement au complet qui se mettent en vedette. Je reprends espoir. Le président va donner l’ordre que l’on engage les opérations de secours. Quand la foule le voit descendre de son 4×4, elle lance des oyé! qui me glacent. La foule acclame le président. Est-ce pour l’encourager à prendre la décision que tout le monde attend ? Mon Dieu, même pour sauver, il faut le cachet et la signature de la présidence de la République ! Monsieur le président, je vous en prie ne laissez pas mourir. Sauvez. Dans l’avion, il y a mon mari. Je vous en prie, dites quelque chose. Jetez-vous à l’eau, mouillez le maillot. Soyez pour une fois du côté du peuple. Faites votre boulot de président ! Je vous en prie, monsieur le président. Pourquoi restez-vous de marbre, votre main à la poitrine regardant sans bouger le drame qui se joue et le peuple qui se meurt ? L’avion se surélève. En piqué, il disparaît progressivement dans la mer. Mon Dieu, qu’est-ce qui ne va pas dans la tête de nos dirigeants là ? Des dirigeants qui refusent d’assister des personnes en danger ! Quelque chose ne tourne pas rond… L’avion disparaît, englouti par les eaux. Je crie désespérément.
