La fin de jour dans La courbe du soleil, est la fin du système du Président-fondateur Sita. « C’est le grand crépuscule qui commence ».
Les leviers du crépuscule
Le crépuscule du système de Sita est marqué par la perte des réalités de la part celui-ci, l’abandon de ce dernier par ses collaborateurs, l’union de l’opposition, la virulence de la résistance, une crise économique majeure, une grève générale, l’abandon par l’armée et par la France.
La gestion à vue
Le Président de la République Sita, gère le pays Mayi comme une épicerie du village. Il a perdu la boussole, il ne sait pas entretenir son pouvoir et de l’autre il est dans l’incapacité d’innover. Aussi lui conseille-t-on d’envisager sa démission. Car « On reconnaît le capitaine à sa manière de naviguer » (Okoumba Nkoghé, 2016, p. 237).
Une crise économique désastreuse
La manière de naviguer de Sita plonge dans un contexte de crise économique sans précédent. La crise économique atteint son apogée. Le pays s’arrêtte de produire. Les fonctionnaires civils et militaires, les travailleurs d’usines et d’entreprises arrêtent tout et se mettent en grève (Okoumba Nkoghé, 2016,p. 236-237).
L’usage de la terreur
La lecture du Prince de Machiavel fait adopter des stratégies surannées telles l’incendie d’édifices publiques par ses partisans afin d’accuser les opposants. Sita fait intervenir les Youngs ainsi que la garde présidentielle afin de terroriser le peuple et maintenir le statu-quo. Mais il ne tient pas compte des forces supérieures, celles-là qui protègent les innocents et châtient les méchants. (Okoumba Nkoghé, 2016,p. 220).
Laisser pourrir les choses
Pour n’avoir pas su entretenir son pouvoir (assassinat et humiliation des collaborateurs), Sita est de plus en plus isolé. Le vide autour de lui se creuse. Ses anciens collaborateurs se constituent en une force unie de l’opposition. Toutefois émerge de plus en plus l’idée que de la masse sortira la meilleure alternative à Sita. L’opposition laisse pourrir les choses et envisage de réserver les solutions pour l’avenir.
La tragédie imminente
L’usage de la terreur et du crime de sang dans un contexte de crise économique entraînant le pays à son effondrement, fait ressentir la menace d’une guerre civile. Sita repose sa force sur les assauts redoutables de la garde présidentielle contre le peuple. Il reçoit les consignes de ramener la paix civile et éviter par tous les moyens la guerre civile. Abandonner le pouvoir lui insupporte convaincu qu’il est que le chef meurt dans son fauteuil.
Le grand dilemme
Au sein du peuple germe un grand dilemme : comment supporter longtemps les assauts d’une garde présidentielle sans envisager à un moment la guerre civile ? Le problème est qu’on sait quand commence un conflit, mais on ignore toujours quand il finit (Okoumba-Nkogué, 2016, p. 243).
Humaniser le pays
Face au dilemme que pose une escalade de la violence le peuple est mû par l’impératif de réagir, de résister et surtout de conduire le pays vers un nouvel avenir, plus humain et plus fertile. Le peuple veut le calme utile à la relance de l’économie.
L’entrée en scène de l’armée
Le peuple ne combat plus seul. Dans l’armée il y a aussi des pères. Les choses s’accélèrent. On ne maîtrise plus rien. « A chacun son tour de veiller ses morts ». De la présidence de la République Sita regarde par la fenêtre. « Dans cette fin de jour », il aperçoit un attroupement vers la rue d’en face et une banderole sur fond blanc : « Président, démissionne ! ». Un bataillon de sapeurs-pompiers et deux unités de l’armée nationale se joignent spontanément aux civils décidés (Okoumba-Nkogué, 2016, p. 244). La grève illimitée débouche sur une insurrection armée. Les groupes armés investissent la capitale à ses points stratégiques. On tire maintenant de partout. Curieusement, les éléments de la garde présidentielle lancés dans la ville sont au bout de quelques heures à court de munitions. On les désarme sans problème. Puis on va à l’assaut du palais présidentiel.