La troisième génération est l’expression de grands bouleversements sociétaux. La troisième génération des fils d’Ekang Nang voit apparaître des bouleversements majeurs tels que le passage du matriarcat au patriarcat. Avant cette génération on note que les femmes sont les garants de l’ordre social. L’hypothèse du matriarcat se voit notamment dans l’attribution du nom. L’enfant reçoit le nom de sa mère ou du village de sa mère (du père de la mère). Au verset 7 de Un Mvett de Zue Nguema, Evine Ekang donne à son fils le nom de Mba Andeme Eyene qui renvoie à la fois au nom de sa mère, au nom du village de sa mère ainsi qu’au nom du père de la mère. “Evine Ekang amassa une dot et se rendit à Edoua Ngok Nzue Eyene Mba où il épousa Andeme Eyene, première fille d’Eyene Mba Edoua Ngok Minka… Il eut d’Andème Eyene un fils; Mba Andème Eyene”. Mba Andeme Eyene correspond à la deuxième génération des fils d’Ekang. Il épouse Bella-Mindza. Il eut d’elle un fils, Mborzok Bella-Mindzi. Ce dernier interdit qu’on l’appelle ainsi. Il s’attribue un nouveau nom : Akoma Mba. De fils de la mère, il devient fils du père. Ce changement de nom marque un changement de législation qui marque la fin du matriarcat et le début du patriarcat. On passe du règne de la mère au règne du père. Du principe de la femme qui donne la vie à l’idée de l’homme qui donne la vie. La société fang a donc été une société matriarcale. Selon l’interprétation que nous faisons des versets 7, 18 à 20 d’Un Mvett de Zue Nguema.