A la devanture de la maison du dramaturge Vincent de Paul Nyonda, il est écrit : tout est théâtralité.
La théâtralité est ce qui fait l’essence du théâtre : une scène, un masque, des rôles, une action dans une unité de temps et d’espace. Chaque rôle est joué par des personnages. Ils entrent en scène pour y jouer leurs rôles. Une fois leurs rôles joués, ils s’éclipsent, sortent de la scène. Comme dans le théâtre, la vie est un jeu de rôle. Chacun entre en scène pour une action dans une situation au cours d’un temps et dans un espace donné : sa vie. Chacun doit jouer son rôle. Chaque rôle a une fonction, celle de faire avancer l’histoire. Dans une situation, un personnage est dans un ordre possible de rôles. Il est déterminé par ce qu’il sait faire, ce qu’il sent, ce qu’il peut, son entourage, son environnement, l’expérience, les attributions, les lois, la coutume, le conditionnement, les stimuli de la vie… Chaque personnage n’a pas un rôle déterminé. La situation crée le rôle. Dès lors, chacun possède le libre arbitre de jouer dans un sens comme dans un autre. Il peut choisir de ne pas jouer. Dans tous les cas, sa décision a des répercussions sur le déroulé de l’histoire, dans la dynamique des interactions. Dans ces conditions ne rien faire c’est agir, c’est aussi jouer un rôle. La vie est une scène. Chacun joue son rôle et part. Certains jouent les oppresseurs. Mais si certains jouent les oppresseurs, il y a un rôle réservé au libérateur. A la fin de chaque représentation, chacun tire sa révérence… Cette révérence est une action pleines de conséquences. La théâtralité comme jeu de la vie montre que tout a un sens, que tout est lié, que chaque action amorce une rétroaction, que chaque entrée mène à une sortie, que ce qui commence a une fin. La théâtralité est le lien permanent entre les actes et les êtres de même que les aspirations qui poussent à agir.