La nouvelle « Rencontre avec les téléspectateurs » de Thérèse Marielle Biyogou est ce que l’on peut dire être un texte modèle. Le genre de ceux que l’on conseille à celui qui souhaite se former à l’art d’écrire. La nouvelle « Rencontre avec les téléspectateurs » , un extrait du recueil Ce que le chien a vu à Nzeng Ayong paru sous la direction de l’union des écrivains gabonais. A la lecture de ce recueil, une hypothèse progressivement se forme : il y est traité la question du double, de la dualité, du dedans et du dehors, du connu et de l’inconnu.
Cette hypothèse se confirme chez Thérèse Marielle Biyougou. A travers la métaphore de l’écran interposé. Elle use d’un procédé qui organise son récit selon la dialectique du dedans et du dehors, de l’intérieur et de l’extérieur. A travers ce procédé elle formule en toute neutralité une critique de la télévision gabonaise. Mais cette critique de la télévision laisse entrevoir la remise en question de la conduite du Gabon. A suivre le non dit sous le dit, on finit par comprendre que le thème développé est celui de la conduite : 1. au sens littéral, la conduite d’un journal télévisé; 2. Au sens métaphorique celle du pays avec son conducteur à qui la narratrice donne la responsabilité de juger et de donner le sens de la nouvelle : « Vous pensez que les Gabonais ne vous suivent pas ? Ou croyez-vous, de bonne foi, qu’ils méritent une télévision au rabais ? ».
L’intérêt littéraire de la nouvelle de Thérèse Marie Biyougou, est qu’elle annonce une grande plume qui marquera certainement la littérature gabonaise des dix prochaines années. Si l’auteur ne change pas comme on le conseille à la narratrice de sa nouvelle : « Ne changez pas, restez telle que vous êtes ».