Dans la nouvelle « Terrain » de Pulchérie Abeme Nkogue, on voit poindre les relents d’une manifestation merveilleuse qui se laisse dire à travers les lignes.
C’est vers là que l’on est intuitivement porté lorsque l’on envisage de connaître ce que le chien de Nzeng Ayong a vu. Surtout si l’on se met du point de vu des représentations endogènes gabonaises. Dans celles-ci, on pense qu’au cours de certaines nuits, le chien demeure le témoin d’étranges phénomènes invisibles avec lesquels il combat afin de protéger le terrain de ses maîtres. La nouvelle « Terrain » de Pulchérie Abeme Nkoghe présente ainsi un univers dominé par le merveilleux que l’on observe à travers les expressions tels que :
- « Je peux être aux deux endroits en même temps ».
- « Une fois le seuil franchi, on appui sur le bouton, et on bascule au village d’Engong ».
- « Depuis quand vamper n’avait-il plus des règles ni de frontières ».
- « La reine du quartier ».
- « Une fois dans mon lit, je commençais à plonger dans un sommeil ironique ».
Pulchérie Abeme Nkogue développe le thème de la visite nocturne mystique et de la métamorphose mystique. Elle appréhende le chien au sens littéral comme le gardien de la famille.
Surgit un second niveau d’appréhension du chien qui l’identifie à des personnes querelleuses venues la nuit perturber la tranquillité domestique d’une famille. C’est à ce niveau qu’elle entrevoit d’indiquer ce que le chien a vu à Nzeng Ayong.
Il aurait vu deux choses. Premièrement la subordination de la preuve écrite à la représentation. La vue d’esprit aurait plus de valeur vis-à-vis du medium administratif écrit : « Moi je sais… de ce fait tes papiers sont faux ». Ce qui rappelle un peu cette histoire du hacker sur papier donnant l’idée que l’on aura tout vu ! Deuxièmement parce les visiteurs nocturnes sont assimilés au chien, ce qu’ils auraient vu à Nzeng… c’est le vampire : « fuyons, cette fille a vraiment le vampire ».