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Mesures de sécurisation et de soutien de l’économie gabonaise

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La diversification de l’économie Gabonaise est un impératif pour le développement inclusif du Gabon via des mesures incitatives mises en place par l’Etat. Au nombre de ces mesures, François Nzigou Nzigou propose :

- Une limitation des sorties des fonds du territoire gabonais.

- Des politiques incitatives rentables pour l’Etat.

- Une réduction des dépenses publiques.

- Une réduction du nombre des sénateurs.

- Une réduction des avantages des anciens fonctionnaires de l’Etat.

- Une réduction du nombre d’agences interministérielles.

- Un ajournement siné dié de l’organisation des élections législatives

 - Une nationalisation des banques mises sur la tutelle des liquidateurs.

 

Limitation des sorties des fonds du territoire Gabonais (généralisation du compte bancaire obligatoire).

Le transfert des fonds est une pratique courante dans tous les pays ouverts. Ces opérations sont autorisées pour certaines personnalités comme les diplômâtes, les hommes d’affaires. Toutefois, elles sont limitées à un certain montant. Au Gabon, le montant des transferts par personne est limité à 1 million par jour. Or, les gens contournent cette politique en remettant à plusieurs personnes lesdites sommes pour envoyer aux mêmes destinataires dans leur pays d’origine. Ainsi, on doit limiter un montant de sortie des fonds. Cela veut dire que les agences doivent faire usage  d’un fichier central.

Il est proposé, d’une part, que l’expéditeur en se rendant chez un opérateur de transfert d’argent (western union, money gram, Ria, express union etc.), présente ses caractéristiques bancaires, c’est-à-dire la présentation de son retrait prouvant qu’il a bien un compte bancaire. D’autre part, il demeure pertinent que les expéditeurs justifient l’origine des fonds pour tout envoie d’un certain montant. Comment un opérateur économique pourra justifier l’origine de ses fonds s’il n’est pas détenteur d’un compte bancaire ? Si ce n’est pas le cas, c’est alors du blanchiment. Ce qui revient à dire qu’il faut mettre en place une agence de contrôle qui veille au respect de cette procédure transactionnelle.

Il est prouvé qu’au Gabon, les 2/4 des opérateurs économiques n’ont pas de compte bancaire, donc échappe totalement au circuit économique. Ce laisser-aller a pour conséquence : la fuite des capitaux, le blanchiment d’argent. D’après les recherches menées par certains praticiens financiers, les fonds qui sortent du Gabon par le moyen de western union et les banques étrangères implantées au Gabon sont supérieurs aux fonds qui sont sur place.

Toute activité commerciale doit être conditionnée par l’ouverture d’un compte bancaire obligatoire. Ce n’est en aucun cas ici optionnel, mais obligatoire pour un pays comme le Gabon qui a une forte économie informelle. Aussi, cette mesure participera à la rentabilisation des caisses de l’Etat.

Politiques incitatives rentables pour l’Etat

Toute entreprise polluante devrait payer un 2% de son chiffre d’affaire à l’Etat Gabonais. Beaucoup diront peut être que les industriels paient la taxe générale sur les produits pétroliers (TGPP). Cette taxe devrait être directement versée au fonds vert pour soutenir les activités de l’économie verte. En France par exemple les industriels paient les redevances sur les eaux polluées aux agences de l’eau (écotaxes ).

La mise en place d’une fiscalité verte est une nécessité pour le développement et la promotion de l’entrepreneuriat vert au Gabon. Cette proposition est parfaitement illustrée dans le magazine Economie Gabon+ n°58 d’août 2017 à la page 18-19 « comment investir dans la recherche et l’innovation pour accélérer le développement de l’entrepreneuriat vert au Gabon ? – Il faut faire une nomenclature des produits qui doivent subir l’écotaxe. Un travail de réflexion devrait être engagée dans ce sens. Trois outils sont mis en place pour financer l’économie verte : « la réglementation ou les normes, les taxes ou les subventions et le marché des quotas ». Bien qu’il existe d’autres outils en management stratégique comme la Responsabilité Sociétale des Entreprises, le Système de Management Environnementale, la Comptabilité Environnementale, le Crédit d’Impôt etc.

Réduction des dépenses publiques

La réduction des dépenses publiques devient un impératif catégorique dans le contexte actuel. On doit réduire les charges de fonctionnement de l’Etat via la baisse du nombre des ministres. Les recettes actuelles ne permettent plus de faire des dépenses somptueuses des années antérieures. Actuellement, le gouvernement gabonais compte 44 ministres qui coûtent  220 millions en raison de 5 millions/mois / ministre. Il faut passer de 44 à 25 ministres pour faire une économie de 125 millions de FCFA /mois. Ce qui donne 1.5 milliards de FCFA par an.

Réduction du nombre des sénateurs

Le budget alloué au sénat pèse sur les dépenses publiques du Gabon. En dépit de leurs salaires mensuels de 1.7 millions de FCFA, chaque fin d’année, les sénateurs bénéficient d’un montant de 10 millions de fonds de souveraineté. Si nous voulons sortir de cette crise, les autorités doivent prendre des mesures radicales comme la suppression des frais de souveraineté chaque fin d’année. Les sénateurs doivent se contenter de leurs salaires mensuels. Suggestion est faite de passer  de 102 à 30 sénateurs. Un sénateur coûte 1,7 millions FCFA/mois en raison de 102 sénateurs depuis des décennies. Ce qui coûte à l’Etat Gabonais 173.400 millions de FCFA/mois, et 2.080.800 milliards de FCFA/an plus 10 millions/an de fonds de souveraineté/ chacun. Ce qui fait un total de 10.millions à raison de 102 sénateurs, ce qui donne  1.020 milliards de FCFA des fonds plus 2.080.800 milliards de FCFA égal à 3.100 milliards de FCFA/an. Par contre, si nous passons à 30 sénateurs, nous économiserons 51 millions/mois pour 30 sénateurs contre 173.400 millions/mois pour 102 sénateurs. Ce qui fera une économie de 122.400 millions/mois.

Ce budget doit servir au lancement des  projets de développement dans des secteurs rentables tels que la valorisation des petits métiers : commerce de détail, la pêche, l’agriculture, la valorisation des déchets liquides et solides, le recyclage etc.…

Force est de constater que si le gouvernement veut que la crise trouve des solutions immédiates, il a en main les cartes de sortie de crise. Tout est possible. Il y a plusieurs mesures à mettre en place pour avoir des sources de financement sans pourtant s’endetter au FMI, à la Banque Mondiale, au club de Paris ou de Londres etc.

Réduire les avantages des anciens fonctionnaires de l’Etat

Les anciens premiers ministres touchent des sommes faramineuses/an. Le contexte économique ne nous permet plus de respecter les exigences de certains contrats ou manuscrit datant des années 70 et 80.

Réduction du nombre d’agences interministérielles

Les agences interministérielles augmentent la masse salariale dans un  pays déjà en crise. Non seulement les agences interministérielles échappent au contrôle de la cours des comptes, mais aussi ne présentent pas de bilan devant le parlement comme tout ministère. Cela encourage les détournements des fonds publics avoisinant la moitié du budget du Gabon sur certaines périodes.

Un ajournement siné dié de l’organisation des élections législatives

Dans un pays confronté aux multiples crises, financières, économiques, sociales, politiques, alimentaires et environnementales, il appert que la campagne des élections législatives coûte plus cher que les présidentielles. Le contexte actuel ne nous permet plus de dilapider les fonds qui doivent être ou qui peuvent être mis en place pour soutenir des activités rentables créatrice de richesses. On n’a pas besoin des élections législatives pour le moment.

Une nationalisation des banques mises sur la tutelle des liquidateurs

Il est important de noter qu’aucun pays au monde ne peut se développer sans pourtant avoir un système bancaire et financier solide. Un Etat en difficulté qui n’arrive pas à lever les fonds sur les marchés financiers ou auprès des partenaires techniques et financiers extérieurs, peut solliciter le marché interbancaire. Sur le marché interbancaire, l’Etat a la possibilité de bénéficier des crédits à long terme avec un taux d’intérêt raisonnable contrairement auprès des bailleurs de fonds. Force est de constater que les ¾ des banques au Gabon sont étrangères et donc, ne peuvent répondre au financement des PME/PMI et TPE locales. D’ou l’intérêt de nationaliser les banques nationales mises sous gestion provisoire par la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC).

Selon le Plan de Relance Economique du Gabon (2017-2019), le Gouvernement entend lever un emprunt public et solliciter des partenaires financiers privés pour apporter une solution durable à la situation critique connue par trois banques publiques : la Banque Postale, la Banque de l’Habitat du Gabon et la Banque Gabonaise de Développement. Ces banques ont été placées sous administration provisoire par la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) au regard des difficultés qu’elles rencontrent. Le Gouvernement veillera à la reconstitution des avoirs des épargnants de ces trois banques, à l’assainissement de leur bilan, ainsi qu’à la mise en place d’une structure publique unique dédiée au financement du développement.

Force est de constater que les trois banques en question sont majoritairement gabonaise en matière de répartition du capital. La BDG à plus 69,01%, à plus de 63,33% pour la Banque de l’habitat et à 100% pour la Banque postale. Alors, on peut se demander pourquoi depuis les années 2000, l’Etat développe la stratégie de privatisations des structures nationales ? Que se cache-t-il derrière ces privatisations ? La réponse est très simple d’après l’analyse de plusieurs exemples gabonais notamment la SEEG. C’est le privé gabonais qui reprend les actions de ces structures. Mais qui sont ces privés ?

Pour terminer, le Gabon a un potentiel naturel que nous ne pouvons plus vanter car il est connu. Ce capital naturel doit être transformé en capital économique, c’est-à-dire qu’on doit s’orienter vers les investisseurs environnementaux ou vert pour obtenir des fonds verts afin de valoriser le potentiel du Gabon vert. Les petits métiers dans notre pays doivent intéresser les Gabonais de tout genre car c’est de là ou ressort le potentiel économique du pays. Il suffit d’aller au grand marché de Libreville pour comprendre que l’économie Gabonaise est exclusive. Il est important pour notre pays de n’est plus s’aventurer dans les projets improductifs bien qu’ils soient nécessaires à  long terme pour notre pays. Les solutions à court et moyen terme sont ceux qui doivent être encouragés in media res par les autorités gabonaises comme par exemple : la réduction des charges de l’Etat (passé de 44 à 25 ministres ; passé de 102 à 30 sénateurs ; réduire les avantages de tous fonctionnaires comme ceux des anciens premiers ministres; réduire le nombre d’agences interministérielles qui deviennent des ministères bis et budgétivores ; choisir rapidement les produits qui doivent subir la taxation verte ; promouvoir le secteur halieutique pourvoyeur d’emplois tout en mettant des politiques de sécurisation ; une surveillance accrue des fonds qui sortent hors du territoire sans limitation car cela tue l’économie du pays ; accélération de la mise en place du fonds vert pour soutenir les activités de l’économie verte ; établir une liste des métiers verts pour promouvoir leur formation et n’est pas attendre la nomenclature des pays occidentaux ; obliger tout opérateur économique à l’ouverture d’un compte bancaire ainsi que toute personne exerçant une activité commerciale.

NB : Pour construire un Gabon nouveau, il faut valoriser les intelligences gabonaises à la place qu’il faut sinon pourquoi investir tant pour l’école ? C’est en période de crise que les intelligences doivent intervenir et proposer des solutions novatrices.

François Nzigou Nzigou est titulaire d’un Master I en Sciences Commerciales, option finance d’entreprise à l’université Abderrahmane Mira de Bejaia (Algérie), d’un Master II en Gestion Financière et espace Européen à l’université de Lorraine (France), du Master II en Micro Finance et développement des entreprises à l’université de Lorraine (France), et actuellement en instance de soutenance du doctorat en Sciences Economiques de l’Institut des Risques Industriels, Assurantiels et Financiers à l’université de Lille. Il a pour objet d’étude et développe ses compétences sur les questions de Potentiel socioéconomique et Politiques de Financement de l’Economie Verte en    Afrique Centrale : Cas du Gabon.

Référence

Contribution de sortie de la crise économique et politique du Gabon.

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